Comment Mme Toyin-Dyva Agboton utilise son blog pour son activisme féministe?
22 décembre 2022
Toyin-Dyva Agboton, 19 ans et déjà entrepreneur, blogueuse, et militante. CEO de dyv'act, un blog créé avec Botamp, Mme Agboton fait parler d'elle à travers son activisme féministe qui fait aujourd'hui partie de son identité.
Autant de casquettes qu'elle porte à son actif et qui poussent nombreux hommes à lui coller l'étiquette infréquentable.
Dans cet interview, elle partage avec nous sa passion.
Mme Dyva, qui ĂŞtes-vous ? Et que faites-vous dans la vie ?
Je suis Toyin-Dyva AGBOTON, CEO de Dyv’act, étudiante au Centre Universitaire d’Adjarra au Bénin. Je suis activiste féministe, intéressée également par les questions de santé mentale, et auteure publiée dans un recueil de nouvelles collectif intitulé “La faille de minuit” qui a marqué le début d’une aventure littéraire que je voudrais florissante. À temps partiel, je suis rédactrice web.
Quelles sont les motivations derrière Dyv’act ?
La création de Dyv'act a été motivée par deux principales raisons :
Je nourrissais depuis toute petite le rêve de tenir un blog et je voulais absolument le réaliser. Par ailleurs, j’ai voulu partager avec une plus large audience mon cheminement en tant que personne à la quête de l’estime d'elle-même. J’estimais en effet que ça pouvait aider des personnes qui avaient peut-être le même problème à amorcer ce cheminement et surtout à savoir qu'ils n'étaient pas seuls.
Maintenant, je veux aussi utiliser Dyv’act comme outil pour mon activisme féministe en plus d'aider les personnes à guérir et à se sentir mieux. Je crois au pouvoir des mots et je peux dire que je suis une magicienne qui utilise les mots pour jeter des sorts à ses lecteurs.
Vous êtes activiste féministe, comment est-ce arrivé ?
Tout a commencé en 2020 quand une altercation entre policiers et étudiants à l’Université d’Abomey Calavi a défrayé la chronique parce qu'un étudiant y avait perdu la vie.
Au-delà des débats visant à situer les responsabilités, j'étais choquée par la facilité avec laquelle les photos du corps ont été publiées et relayées sur les réseaux sociaux. J’ai donc fait une réflexion sur le sujet dans un groupe béninois qui traite de politique et de faits divers. Ce groupe était essentiellement animé par des hommes, mais rien ne me préparait à ce que j'allais vivre. Si les gens ont trouvé ma réflexion inspirante, c'est quand même à coups de "merci frère" qu'on m'a félicité.
J’étais juste choquée. Je ne comprenais pas que malgré ma photo de profil, malgré mon prénom, on puisse penser que j'étais un homme.
J'ai notifié la méprise en commentaire, expliquant qu'en réalité, j'étais une femme. Mon choc a été plus grand lorsqu'une femme m'a répondu que je devais en être fière, car j'avais réfléchi comme un homme. J’ai été tellement offusquée par ce que ces propos sous-entendaient que je n'ai pas pu m'empêcher d'exprimer mon mécontentement sur Facebook. C'était inadmissible pour moi que dans l'imaginaire collectif, il semblait improbable pour une femme (ou devrais-je dire une fille) de tenir une telle réflexion.
Avec cet incident, j’ai commencé à m’intéresser au féminisme, j'ai fait des recherches, je suis rentrée en contact avec d’autres activistes, etc. Aujourd’hui, le féminisme fait partie de mon identité.
Êtes-vous active sur les réseaux sociaux ? Comment militez-vous sur les réseaux ?
Mon militantisme a commencé sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook.
À part mon expérience personnelle, il y avait beaucoup de cas de sexisme et de contextes sur lesquels je ressentais le besoin d'opiner. Si je me suis contentée de donner mon opinion sur certaines choses, je n'ai pas souvent hésité à apporter un regard féministe sur beaucoup d'autres.
J'ai commencé à participer à des activités, organisé des campagnes digitales sur les réseaux sociaux. En 2021, j’ai été sur le terrain pour clôturer les seize jours d’activisme contre la VBG à travers une séance de sensibilisation sur le sujet dans mon université.
Depuis quelques mois, je suis très active sur Twitter. J’utilise également beaucoup Telegram. J’y ai créé un canal féministe nommé Jeunes Soeurcières. J'utilise ce canal pour poster les informations liées aux campagnes que le mouvement Jeunes Soeurcières organise. La dernière en date, organisée dans le cadre des 16 jours d'activisme contre la VFF, a consisté à relayer sous forme de visuels les messages des filles qui y participaient.
J'avoue qu'au début ça a été assez compliqué, surtout quand on a commencé à me mettre des étiquettes d'infréquentable et/ou de radicale, mais je le vis assez bien maintenant.
Pourquoi avoir créé un site web ? Et pourquoi avoir choisi Botamp pour le créer ?
J’ai créé un site web pour me préserver de certaines censures. Sur Facebook par exemple, c’est très facile d’être bloqué pendant 24 h ou plus pour un seul mot. De plus, créer un site web me permettait de m'éloigner du politiquement correct. Tout ce que je ne pouvais pas exprimer sur les réseaux, j’étais libre de le faire sur mon site. C'est mon royaume en quelque sorte.
La solution Botamp m’a été recommandée par une amie. Quand l’idée de créer un site web m’est venue, j’ai appris la programmation HTML et CSS. Mais c'était trop compliqué à finaliser. Il fallait ensuite choisir un hébergeur de site, et je ne voulais absolument pas utiliser WordPress. Je voulais faire la différence et je trouvais WordPress trop utilisé – désolée pour ceux qui ont un site WordPress–. Une amie m’a donc parlé d’un hébergeur implémenté par un Béninois. Je n'ai pas réfléchi, j’ai tout de suite foncé.
Comment étaient vos débuts avec Botamp ? Et aujourd’hui, quelles sont vos impressions par rapport à notre plateforme ?
Mon premier contact avec Botamp était comme une exploration. C’était cool d’avoir sous mes yeux tous ces outils qui me permettaient de créer et de personnaliser mon site comme on rassemble les pièces d'un puzzle. Surtout que je pouvais voir au fur et à mesure à quoi il ressemblait..
L'interface de Botamp est très amusante et facile à prendre en main. Les fonctionnalités de la plateforme sont en constante évolution, et permettent d'améliorer facilement son site web.
Quelles sont les statistiques de votre site web ?
J’ai eu 883 visiteurs, et plus de 2000 pages vues. J'ai également 26 abonnés. J’avoue que c’est au-dessus de ce que j’aurais imaginé vu que j'ai pris du temps avant de commencer à promouvoir mes articles.
Comment faites-vous la promotion de vos articles ?
Quand j’écris mes articles, je partage leurs liens sur Facebook, WhatsApp, Twitter et Telegram. Quand je tombe sur un post qui aborde un thème sur lequel j'ai déjà eu à écrire sur les réseaux sociaux, je commente et je laisse le lien vers l’article qui semble appartenir le mieux au contexte.
Quels sont vos nouveaux objectifs ?
Je compte reprendre mon blog en main, poursuivre mon activisme avec Dyv’act et multiplier les statistiques de mon site. Dans quelques semaines, je vais lancer les Tick Talks : une série de salons vocaux sur Telegram, abordant les thématiques liées aux filles et aux femmes et qui seront animés régulièrement. J'aurai l'occasion d'y consacrer un article sur mon blog.
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Merci
Je découvre avec admiration cet article si intéressant, bravo.